[EGA, 10 mai 2023] Pour les 10 prochaines années, l’Afrique subsaharienne aura besoin de 700 milliards de dollars pour développer les énergies renouvelables. C’est ce que déclare Kenny Fihla, le directeur général (DG) du groupe bancaire sud-africain Standard Bank Group. Qui indique que ces financements devraient également servir à l’extraction des métaux critiques nécessaires à la transition énergétique mondiale.
Mais, pour le patron de Standard Bank Group, « la majeure partie des investissements nécessaires devraient provenir de l’étranger ». Ce, à cause de « l’insuffisance des ressources financières du secteur bancaire en Afrique subsaharienne pour soutenir ces initiatives ». La solution, selon lui, réside dans « la mobilisation de la majeure partie des fonds par des investisseurs internationaux ». Notamment ceux qui souhaitent se développer dans le secteur des énergies renouvelables. Ainsi que d’autres qui veulent s’impliquer dans l’exploitation des minerais critiques.
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Pour rappel, selon un rapport de l’ONG Natural Resource Governance Institute (NRGI) publié en novembre 2022, « l’Afrique détient entre 20% et 90% des réserves mondiales de 11 minéraux nécessaires à la transition énergétique ». Il s’agit notamment de métaux du groupe du platine, du cobalt, du chrome et du zircon.
Par ailleurs, l’Afrique possède le plus grand potentiel solaire au monde. En effet, selon des données de la Banque Mondiale, analysées par Statista, le continent produit 4,51 kWh/KWp/par jour d’énergie solaire. Un peu plus que la région de l’Amérique centrale et du Sud (4,48). « C’est une occasion unique de fournir une électricité abordable, fiable et durable à une grande partie de l’humanité où l’amélioration des opportunités économiques et de la qualité de vie est la plus nécessaire », indique l’Atlas solaire mondial de la Banque mondiale.
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La même observation pour le potentiel éolien de l’Afrique. Selon la Société financière internationale de la Banque mondiale (IFC), il est d’environ 59 000 gigawatts (GW). Malgré ce potentiel, les capacités électriques renouvelables installées ne représentent que 1 % des capacités solaires et éoliennes mondiales. En conséquence, plus de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Par ailleurs, 900 millions n’ont pas accès à des combustibles et ni à des technologies de cuisson propres. D’où les besoins de plus de 700 milliards de dollars pour développer les énergies renouvelables en Afrique.
Bernard Bangda