[Ecogreen Afrik, 25 août 2022] Le nombre de personnes touchées par la sécheresse en Éthiopie, au Kenya et en Somalie et vivant sans un accès fiable à l’eau potable, est passé de 9,5 millions, au mois de février 2022, à 16,2 millions, au mois de juillet de la même année. L’information a été révélée le mardi 23 août 2022 à New York par au cours du point de presse quotidien de Stéphane Dujarric, le porte-parole d’António Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
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La cheffe du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Catherine Russell, qui met cette information à la disposition de l’ONU, indique que « cette situation expose les enfants et leurs familles à des maladies comme le choléra et la diarrhée ». Elle est d’autant plus compliquée que, selon l’Unicef, « les sources d’eau naturelles se tarissent alors que les prix de l’eau augmentent fortement comme c’est le cas au Kenya (+400 %) et en Somalie (85 %) ou encore dans certaines régions d’Ethiopie où le prix de l’or bleu a doublé ».

Pour Mme Russell, « la Corne de l’Afrique et le Sahel pourraient connaître un nombre dévastateur de morts si une aide urgente n’est pas fournie, alors que l’on voit la conjugaison d’une malnutrition grave et du risque de maladies transmises par l’eau ».
Cette situation, due à « la pire sécheresse que la région a connue en 40 ans », n’est l’apanage de la seule région de la Corne de l’Afrique. En effet, et selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « les enfants sont plus nombreux à mourir du manque d’eau potable et d’assainissement dans le Sahel que partout ailleurs dans le monde ». L’on estime à 40 millions, le nombre d’enfants exposés à un risque élevé de pénurie d’eau dans les pays sahéliens comme le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, le Niger et le Nigeria. L’OMS révèle par ailleurs que « le nombre d’enfants qui meurent dans la région du Sahel après avoir consommé une eau impure et faute de moyens d’assainissement y est bien plus important par rapport aux autres régions du globe ».
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Pour rappel, selon l’ONU, alors que la population africaine continue de croître et que le changement climatique continue de priver le continent de l’eau, on prévoit que d’ici 2025, près de 230 millions d’Africains seront confrontés au manque d’eau et que jusqu’à 460 millions d’entre eux vivront dans des zones qui connaîtront un stress hydrique.
Bernard Bangda