Pour éviter une augmentation des prix actuellement pratiqués à la pompe, le gouvernement camerounais a décidé de débloquer la somme de 672 milliards de FCFA. C’est ce que l’on a appris au cours d’un point de presse que le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a organisée le mercredi 30 mars 2022 à Yaoundé sur la hausse des prix observée en ce moment sur le marché international. Une inflation qui est l’une des conséquences à la reprise économique post-Covid mais aussi depuis que la Russie a décidé d’attaquer l’Ukraine le 24 février 2022.
L’on se souvient que, le 18 mars 2022, le patronat camerounais avait présenté au Premier ministre (PM), Joseph Dion Ngute, par le patronat camerounais, les données sur les cours du baril de pétrole brut (matière première permettant de produire du super, du gasoil et du pétrole lampant) sur le marché international. Selon ces données, les prix ont augmenté de 78%, passant de 51 dollars à 91 dollars de janvier 2021 à janvier 2022. La cote d’alerte est atteinte lorsque ces prix ont atteint 139 dollars le baril en mars 2022 à la faveur du conflit russo-ukrainien. Les observateurs estiment d’ailleurs les cours avaient atteint « le niveau le plus haut depuis la crise de 2008 ».
Cette tendance haussière touche également les cours du gaz naturel et du fret maritime. Dans un contexte camerounais marqué par d’importantes importations des produits pétroliers finis depuis l’incendie de la Société nationale de raffinerie (Sonara), l’unique du pays, en 2019, l’on observe que le secteur pétrolier camerounais est négativement impacté. En effet, à la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH), les simulations révèlent que le prix d’équilibre est tombé de 55 à 40 dollars depuis que le Cameroun importe les produits raffinés. Les analystes expliquent que « lorsque les cours mondiaux vont au-delà, les prix actuels pratiqués à la pompe engendrent des pertes qui doivent être compensées par l’État ».
En conséquence, selon les explications de Luc Magloire Mbarga Atangana lors du point de presse du 30 mars 2022, « le prix d’un litre de super revient à 1 016 FCFA, alors qu’il continue d’être vendu sur le marché local à 630 FCFA ». Par ailleurs, toujours selon le ministre du Commerce, le litre de gasoil devrait normalement coûter 1 027 FCFA, contre 575 FCFA dans la pratique. Pour ce qui est du pétrole lampant, à la pompe, il coûte 350 FCFA parce que le gouvernement supporte le gap pour qu’il ne soit pas vendu à 849 FCFA. Le ministre du Commerce a également évoqué le prix de la bouteille de 12 kg de gaz domestique, vendue à 6 500 FCFA au lieu des 13 277 FCFA qu’il devrait coûter si l’Eta n’était pas intervenu pour stabiliser les prix des produits pétroliers.
Bernard Bangda
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