[Ecogreen Afrik, 15 juin 2022] Pour développer une industrie de transformation minière locale, le Gabon envisage d’interdire les exportations de minerais bruts, notamment le manganèse. C’est ce qui ressort d’une communication faite à ce propos par le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques, Alain-Claude Bilie-By-Nze, dont les propos sont repris par la presse locale.
Malgré l’existence du Complexe métallurgique de Moanda (CMM), qui, depuis 2014, procède à une première transformation du manganèse avant exportation, le pays peine à franchir d’autres étapes de la chaine de valeur. C’est pour porter la valeur ajoutée du secteur à 1,4 milliard de dollar en 2025 contre 466 millions de dollars en 2010 que le Gabon incite les producteurs à se tourner vers la construction d’autres complexes de ce type. Une stratégie gouvernementale dans laquelle la Comilog, de la Nouvelle Gabon Mining et la Compagnie industrielle et commerciale des mines de Hua Zhou, les trois principales sociétés exploitant le manganèse dans le pays, vont jouer un rôle important.
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Pour rappel, le Gabon n’est pas le premier africain à s’essayer à cette stratégie. En effet, la République démocratique du Congo (RDC) et la Tanzanie avait déjà tenté de mettre en œuvre une mesure similaire. La rapidité avec laquelle les autorités de ces deux pays avaient voulu procéder avait entrainé une levée de boucliers de la part des compagnies minières. Du coup, pour ce qui est de la RDC, le pays leur avait accordé des dérogations spéciales pour installer rapidement des unités locales de transformation. C’est pour éviter ce piège que le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a choisi la méthode douce. Question de ne pas compromettre un secteur qui devrait bientôt représenter 10 % du PIB gabonais, contre 6 % en 2019.
Bernard Bangda