[Ecogreen Afrik, 17 juillet 2022] Le 14 juillet 2022, trois cas suspects (patient âgé de 5 ans ou plus avec une déshydratation sévère ou étant décédé d’une diarrhée aqueuse aiguë, ndlr) de choléra ont été déclarés par le district de santé (DS) d’Abong-Mbang, département du Haut-Nyong, région de l’Est. L’une des personnes infectées est décédée tandis que les deux autres sont actuellement prises en charge à l’hôpital de district d’Abong-Mbang. Bien que déclarés par le district de santé d’Abong-Mbang, ces cas, issus d’une même famille, viennent tous du village Mampang, plus proche d’Abong-Mbang (environ de 2 km) que de Doumé, le chef-lieu de la commune éponyme, dont il dépend.
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En attendant la confirmation de ces cas par le Centre Pasteur de Yaoundé où ont été acheminés les prélèvements faits sur les patients, le délégué régional de la Santé publique de l’Est a déclenché le mécanisme de riposte en pareilles circonstances. Dans une lettre adressée aux chefs de services de santé de district, Dr. José Andjembe Essola, instruit l’application d’un certain nombre de mesures pour que la maladie n’atteigne pas son seuil d’alerte épidémiologique.

Il recommande de « désinfecter les ménages dans lesquels vivent les cas suspects et leur entourage, y compris les latrines et les points d’eau ». Dr. Andjembe Essola demande également de procéder à la sensibilisation des communautés sur la prévention contre le choléra. Ceci à travers « une communication de proximité dans les ménages, les marchés, les lieux de culte, les chefferies, et en général dans tous les lieux publics ». Il invite par ailleurs les personnels de santé et les leaders communautaires à insister sur « le lavage systématique et régulier des mains à l’eau coulante et au savon avant et après la manipulation d’objets ou d’aliments ; le lavage des fruits et des crudités avant leur consommation et l’utilisation des latrines propres pour la défécation ». Les formations sanitaires sont également concernées via « l’identification des espaces d’isolement au cas où d’autres cas suspects seraient détectés ».
Pour rappel, le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquant une déshydratation parfois mortelle. La maladie est contractée à travers l’absorption d’eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio cholerae.

Au Cameroun, selon un bilan du Premier ministre (PM), Joseph Dion Ngute, réalisé le 26 mai 2022, « la situation épidémiologique [du choléra] actualisée fait état depuis octobre 2021 d’un total de 7 287 cas notifiés, dont 140 décès ».
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Avec les trois cas suspects notifiés le 14 juillet 2022, la région de l’Est du pays rejoint celles du Littoral, de l’Ouest et du Sud-Ouest, intéressées par le bilan du PM. Et ce n’est pas la première fois. Le 7 juin 2012, lors d’une réunion du comité régional de lutte contre le choléra, la délégation régionale révélait qu’« en 2011, près de 50 cas choléra ont été enregistrés dans quatre (Bertoua, Yokadouma, Lomié et Doumé) des 14 districts de santé. 9 de ces personnes étaient décédées ».
Bernard Bangda