3 janvier 2023 – EGA – Bertoua, le chef-lieu de la région de l’Est du Cameroun, aura bientôt son parc industriel de transformation du bois. Le 28 décembre 2022, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) était sur le site à Kano. Gabriel Dodo Ndoké évaluait sa sécurisation engagée en liaison avec la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi).
Selon le directeur de l’Industrie (DI) du Minmidt, Ivan Kabiena, « le projet a connu des avancées ». A commencer par la mobilisation d’un partenaire financier, Africa Finance Corporation (AFC). Il nous a été recommandé par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). « Hier (le 27 décembre 2022, ndlr), le chef de l’Etat a promulgué la loi relative à l’adhésion du Cameroun à l’AFC », précise Gabriel Dodo Ndoké. « C’était la condition sine qua non pour que cette institution financière multilatérale de développement panafricaine créée en 2007 à Abuja au Nigeria accompagne notre pays dans ce projet », poursuit-il.
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Au plan foncier, la Magzi a mobilisé et immatriculé 120 premiers hectares (ha). Pour garantir la rentabilité du projet, le Minmidt a obtenu une déclaration d’utilité publique (DUP) du ministre des Domaines. « Une étude de préfaisabilité est un autre élément de maturation de ce projet », indique Ivan Kabiena. Ce dernier révèle que c’est l’Etat qui a financé cette étude.
Energie de biomasse
Ce processus a permis d’identifier quatre composantes du projet. « Il s’agit d’un espace de production avec les usines, les bases-vie, les formations sanitaires et un centre de formation professionnelle dont nous avons obtenu l’autorisation du ministre en charge toujours avec l’accompagnement de la CEA », expose le DI du Minmidt. L’autre composante est le chemin de fer entre le site du projet à Bertoua et Bélabo. Son itinéraire est en cours d’étude pour éviter les endroits les plus habités.
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Le projet prévoit aussi une unité de production de l’énergie de biomasse d’une capacité de production de 180 MW. Une partie va servir à alimenter les activités du site et le surplus sera injecté dans le réseau national. Le principe de production de cette énergie est la cogénération en brûlant les déchets de bois. Enfin, l’on a pensé à la régénération du bois.
Commande publique
Tout cet arsenal économique ne peut produire des effets financiers que s’il trouve un marché. « La commande publique est le premier marché de cette zone économique spéciale », souligne le Minmidt face à la presse. « Il s’agit de lutter contre l’importation du mobilier de bureau pour satisfaire cette commande », poursuit-il. « Il est alors question que le Cameroun signe une lettre d’intention à l’endroit du promoteur de ce projet », précise Ivan Kabiena. Qui note qu’« il y a également le marché local et les exportations ».
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Pour rappel, la Zone économique spéciale de Bertoua-Kano prend corps dans un contexte de report de l’interdiction d’exportation des bois en grumes dans la zone Cemac. Outre Bertoua, le Cameroun a prévu la mise en place des parcs industriels de transformation du bois à Edéa, Kribi et Douala. Ceci conformément à la stratégie d’industrialisation durable de la filière bois dans le Bassin du Congo. Qui prévoit également l’interdiction de l’exportation du bois sous forme de grumes.
En 2020, selon des statistiques officielles, le Cameroun a exporté 777 652 m3 de bois sous forme de grumes, soit 28,6% de la production nationale.
Bernard Bangda