[Ecogreen Afrik, 13 septembre 2022] Pendant deux jours, du 13 au 14 septembre 2022, la ville de Bertoua, dans la région de l’Est, abrite un atelier de réflexion sur la formalisation de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (Emape) au Cameroun. Organisé par l’organisation Forêts et développement rural (Foder) en collaboration avec le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), cet atelier vise à « réfléchir sur les approches et stratégies de la formalisation de l’Emape afin d’accroître les revenus de l’Etat et de booster le développement local ». Le Mimmidt est représenté à cet atelier par le directeur des Mines, Aristide Victor Mimbang, le chef de la division des Affaires juridiques, Dieudonné Alima Onana, et le chef de la cellule du contentieux, Emile Nkodo Mvongo.
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De façon spécifique, les travaux de Bertoua envisagent de « faire un état des lieux de l’Emape, identifier les problèmes liés à cette activité en mettant en exergue leurs causes et les conséquences y liées, et réfléchir sur les solutions d’amélioration ». Pour le chef du projet Mines-Environnement-Société-Santé (ProMESS) de Foder, Justin Landry Chekooua, « avec le Minmidt, nous voulons apporter des solutions à la question de savoir comment optimiser la rentabilité de l’Emape tout en minimisant les impacts environnementaux négatifs pour booster le développement local ». Le même poursuit : « Bien menée, la formalisation de ce secteur pourrait davantage améliorer les recettes de l’Etat, réduire le chômage des jeunes et les impacts environnementaux et sociaux générés par l’exploitation anarchique. »

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En effet, la production macroéconomique de la production d’or est faible (environ 0,3% du PIB en 2019) mais elle alimente un circuit économique national significatif (95% de la valeur créée, soit 68 milliards de FCFA annuels) au Cameroun. La production artisanale est estimée à 1,85 tonne d’or par an. Seul 1,7% de cette production est commercialisé dans la filière informelle. Quant à l’exploitation semi-mécanisée de l’or, elle produit environ 5,78 tonnes dont 7% suit une filière déclarée par le prélèvement de l’impôt synthétique libératoire. Pour le diamant, selon le Projet de renforcement de capacités dans le secteur minier (Precasem), l’exploitation artisanale, pratiquée à la frontière avec la République centrafricaine (RCA), emploie environ 460 diamineurs et bénéficie directement à 2 000 personnes. Cette exploitation produit chaque année 4 640 carats de diamant dont 20% est commercialisé dans la chaîne déclarée.
Bernard Bangda