[Ecogreen Afrik, 2 octobre 2022] Le dimanche 2 octobre 2022 à Yaoundé, la synergie des syndicats des employés du secteur de l’eau au Cameroun a consenti à lever le mot d’ordre de grève annoncée pour la période du 3 au 5 octobre 2022 sur toute l’étendue du territoire du pays. L’information est révélée dans un communiqué, daté du dimanche 2 octobre 2022, du ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee) sanctionnant la rencontre qu’il présidait le même jour dans ses services à Yaoundé entre les responsables syndicaux du secteur de l’eau et le nouveau directeur général de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), l’entreprise publique en charge du service de l’eau potable.
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Outre la levée du mot d’ordre de grève, le communiqué de Gaston Eloundou Essomba, également signé du DG, Blaise Moussa, et des cinq responsables syndicaux présents, révèle que « le gouvernement et les leaders syndicaux se sont engagés à poursuivre les concertations plus approfondies au sein de la Camwater avec le nouveau top management ». L’on apprend aussi que « le virement par le ministre des Finances (Minfi) de la somme de 500 millions de FCFA au titre du règlement partiel de la dette sociale de l’entreprise, la promesse d’apurement de ladite dette et les bonnes dispositions de la nouvelle équipe à la direction générale à respecter les textes légaux et réglementaires, notamment le code du travail et la convention collective ».
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Pour rappel, le jeudi 29 septembre 2022, la synergie des syndicats des employés du secteur de l’eau avait émis un préavis de grève qui devait s’étendre du 3 au 7 octobre 2022 et paralyser l’entreprise sur toute l’étendue du territoire camerounais. Les grévistes réclamaient principalement le paiement de 10 milliards de FCFA représentant la dette sociale de la Camwater au titre des problèmes liés à la cession des actifs de la Camerounaise des Eaux (CDE) à la Camwater. Avant cet épisode qui s’achève, les mêmes avaient déjà brandi la menace de la paralysie de cette société publique en février 2022. Dans un pamphlet adressé au gouvernement, ils dénonçaient le fait que « depuis la fusion, s’est plutôt installée une mafia de destruction massive du secteur de l’eau, où seuls le colportage, le mensonge, la gabegie, la médisance, la filouterie, le copinage, l’arnaque, la corruption et les malversations de toutes sortes sont érigés en modes de gestions ». Par ailleurs, les auteurs des correspondances qui circulaient relevaient plusieurs disfonctionnements allant de « l’absence d’un plan de réalisation des infrastructures nouvelles, l’absence de plan de d’entretien des réseaux et de réhabilitation d’ouvrages existants, l’insuffisance du matériel d’entretien réseau, de branchement et des produits de traitement des eaux, les droits des travailleurs bafoués, les recrutements inadaptés, les conflits entre responsables de l’entreprise, le non-respect des textes qui régissent l’entreprise, les réseaux mafieux de prestataires de services ». Des accusations auxquelles l’ancien top management avait réagi par un silence assourdissant.
Bernard Bangda