[Ecogreen Afrik, 1er octobre 2022] Au cours de la période de mars à août 2022, du fait de l’exploitation forestière illégale (EFI) dans les forêts du domaine national (FDN) ainsi que dans des titres légalement attribués dans les régions de l’Est, du Sud et du Centre du pays, le Trésor public camerounais a perdu près de 177 millions de FCFA, une estimation faite au terme d’un calcul de la valeur Free On Board (FOB) du bois exploité sans permis dans ces forêts. L’information est révélée dans une note d’information d’octobre 2022 du Système normalisé d’observation indépendante externe (Snoie), un programme de suivi des activités forestières dont les ressources nécessaires ont été mobilisées grâce au projet « Promotion de la transparence du secteur forestier au Cameroun par la vulgarisation de l’OTP et la mise en œuvre de l’observation indépendante », mis en œuvre par le consortium WRI-FLAG-FODER-CED et financé par l’Union européenne.
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Les près de 177 millions de FCFA indiqués par le SNOIE représentent un volume total de 2 431 m3 de bois d’essences diverses issus de cette exploitation illégale et obtenus sur la base de la somme algébrique de cubage effectué au cours de six missions d’observation indépendante externe (OIE) effectuées avec la collaboration des avec la collaboration des organisations partenaires que sont le Centre pour le développement local alternatif (CeDLA), le Projet d’Appui à l’élevage et de Préservation de la biodiversité en périphérie des aires protégées au Cameroun (Papel) et l’organisation Ecosystèmes et Développement (Ecodev).

Selon la note d’information évoquée supra, quatre entreprises sont présumées être les principaux auteurs de ces pratiques d’exploitations illégales de bois. Il s’agit des Ets Ngo Touck, de la South Forestry Company (SFC), de La Forestière industrielle du Sud (LFIS) et des Ets « Prêt A Partir » (PAP). Ce rapport d’OI soumis au ministère des Forêts et de la Faune (Minfof) par la coordination du Snoie, assurée par l’organisation Forêts et Développement rural (Foder), révèle que « les Ets Ngo Touck attributaires des ventes de coupes (VC) 10 02 423 et 10 02 424, exploiterait au-delà des limites des ventes de coupe en violation des dispositions de l’article 53 alinéa 1 de la loi forestière et réprimée par les articles 156 (3) et 159 ». Quant à LFIS, les investigations prouvent qu’« elle poursuit ses activités dans l’assiette de coupe N° 0903342 malgré sa suspension par décision N° 0471 du 24 Novembre 2021 du Minfof, prise à l’issue d’une mission de contrôle effectuée dans la localité de Bifa’a (arrondissement de Niété, Département de l’Océan, Région du Sud) par la brigade nationale de contrôle et de lutte anti braconnage (BNC).
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Il ressort de ces missions que les recettes obtenus sur les bois abattus échappent aux calculs des taxes prévues dans l’activité forestière notamment la taxe d’abattage et la redevance forestière annuelle (RFA). Cette situation affecte également les moyens de subsistance des communautés qui se retrouvent privées entre autres, de leur droit d’usage.
Bernard Bangda