31 décembre 2022, EGA – Pour améliorer la contribution du secteur minier au Produit intérieur brut (PIB), qui n’est que de 1% actuellement, le chef de l’Etat camerounais a autorisé le démarrage de « trois projets miniers d’envergure » en 2023. Paul Biya a fait cette annonce lors de son adresse à la nation le samedi 31 décembre 2022. Il s’agit pour le président camerounais de « diversifier les sources de revenus de l’Etat, […] développer notre potentiel minier, structurer notre économie et créer des emplois ».
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Le premier de ces projets concerne l’exploitation du minerai de fer de Kribi-Lobé. Le 1er juillet 2022, Paul Biya en avait attribué le permis d’exploitation à Sinosteel Cam SA, filiale du chinois Sinosteel. Ce titre minier couvre une superficie de 138 km² pour un potentiel minéral estimé à 632,8 millions de tonnes de minerai de fer.
Son attribution fait suite à la signature d’une convention minière entre l’Etat et le partenaire chinois, en mai 2022. Cette convention est d’une durée initiale de 10 ans. Elle prévoit la production annuelle de 4 millions de tonnes de minerai de fer enrichi à 60 %. Une production qui sera ensuite exportée par le port de Kribi.
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Outre la construction d’une usine d’enrichissement du fer, il est prévu un pipeline d’environ 20 km. A Kribi-Lobé, Sinosteel Cam SA va également construire une centrale de production d’énergie de 60 mégawatts.
Refus de payer
Le second projet minier à lancer en 2023 est celui de l’exploitation du gisement de fer de Mbalam-Nabeba. Dont le permis a été attribué le 17 août 2022 à Cameroon Mining Company, une société liée à Bestway Finance. « Le pays va bénéficier d’une ligne de chemin de fer de 540 km entre Nabeba au Congo et le Port de Kribi, où sera édifié un terminal minéralier », déclare Paul Biya.
Chute drastique des revenus miniers
Le troisième projet est relatif à l’exploitation du fer de Bipindi-Grand Zambi. Il s’agit du développement d’un complexe sidérurgique pour la transformation locale du fer, la construction d’un pipeline et de plusieurs infrastructures de base au bénéfice des populations.
En annonçant le démarrage de ce projet pour 2023, Paul Biya réitère sa position dans le différend qui oppose son pays à la junior minière australienne Sundance Resources qui contexte l’option prise par le Cameroun de poursuivre le développement du projet de fer de Mbalam avec d’autres partenaires. En effet, le chef de l’Etat camerounais refuse de payer les 94 milliards de FCFA que réclamait cette entreprise. Cette somme, selon elle, représentait les dépenses engagées lors de la phase de recherche. A la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce international de Paris, elle demande désormais 3 401,6 milliards de FCFA.
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Pour rappel, l’annonce du chef de l’Etat camerounais est faite dans un contexte particulier. En effet, le jeudi 22 décembre 2022, l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) révélait dans son 15ème rapport qu’« en un an, notamment entre 2019 et 2020, au Cameroun, les recettes budgétaires issues de l’exploitation des mines et des carrières industrielles ont chuté de 95% ».
Bernard Bangda