En dix ans, l’Etat du Cameroun a consenti à des investissements d’un peu plus de 3 500 milliards de FCFA dans le secteur de l’électricité. L’information a été donnée par le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, au cours de la conférence de presse organisée à Yaoundé le jeudi 31 mars 2022. Dans le détail, l’on a appris que 2 000 milliards de FCFA ont été consacrés à la production, 1 000 milliards au transport d’électricité et 500 milliards à la distribution de l’électricité.
Ces gros investissements n’ont pas eu d’impact sur le tarif de l’électricité. C’est ainsi que, suite à une instruction du chef de l’Etat, depuis 2012, le gouvernement a gelé les tarifs de l’électricité. De même, selon Gaston Eloundou Essomba, « les subventions payées entre 2012 et 2022 par l’Etat aux opérateurs du secteur pour éviter cette hausse tarifaire s’élèvent à environ 300 milliards de FCFA ». « A titre d’illustration, révèle le Minee, le coût de production du KWh d’une centrale thermique à gasoil s’élève à 200 FCFA/kwh pour certaines centrales thermiques telles que celles de Bertoua, Maroua, Banyo, Yoko etc. Alors que les ménages dont la consommation mensuelle est inférieure à 110 KWh ne paient que 50 FCFA le KWh, soit une subvention par l’Etat de 150 F CFA/KWh ».
Dans le même sillage, poursuit M. Eloundou Essomba, « la consommation des industriels raccordés au réseau moyenne tension a été subventionnée à hauteur de 20 milliards FCFA pour l’exercice 2021 au titre de la compensation tarifaire ». Ces entreprises ont ainsi pu contenir les coûts de production de leurs biens et services et contribué à contenir l’inflation.
Outre les subventions, les investissements consentis par l’Etat ont permis de porter l’offre de production de 822 MW en 2008 à 1540 MW en mars 2022, soit une augmentation effective de 87,34% des capacités installées. Au Minee, l’on projette que « cette puissance sera portée en 2024 à 2 000 MW avec la mise en service du projet Nachtigal (420 MW) et des centrales solaires dans le réseau interconnecté nord (RIN). Pour finir, Gaston Eloundou Essomba révèle que « ces investissements ont également permis d’améliorer les capacités de régulation du bassin de la Sanaga et de renforcer les infrastructures de transport tout en améliorant l’accès à électricité en milieu rural ».
Les investissements consentis par l’Etat depuis 2010 ne l’empêchent pas de penser au futur énergétique du Cameroun. C’est ainsi qu’il est prévu qu’au cours des cinq prochaines années, 2 000 milliards de FCFA seront consacrés aux projets déjà maturés dont le démarrage sera effectif.
Bernard Bangda