Selon le dernier rapport de Climate Bonds Initiative (CBI), une organisation internationale de mobilisation de capitaux mondiaux pour l’action climatique, près de 384 millions d’euros d’obligations vertes ont été émises en Afrique en 2021. Dans son rapport rendu public le 22 avril 2022, CBI note qu’en 2021, le financement vert pour l’Afrique reste faible. En effet, rapporte ce document, au cours de l’exercice 2021, l’Afrique ne reçoit que moins de 1% des presque 285 milliards d’euros d’obligations vertes émises chaque année dans le monde. Pourtant, le continent est l’une des régions du monde les plus vulnérables au changement climatique.
Pour CBI, la concentration des fonds des Etats africains pour lutter contre la Covid-19 justifie cette situation. Il est également de notoriété publique qu’en Afrique, cette pandémie a impacté les chaînes d’approvisionnement et les prix des matières premières. Par ailleurs, souligne le rapport de CBI, au cours de la période sous-revue, la gestion des impayés de prêts liés à la Covid-19 a constitué la principale activité des banques.

Ce faible accès des pays africains au marché de financement vert induit un manque d’investissements pour lutter contre le changement climatique. Du coup, les espoirs de l’Afrique reposent sur la COP 27 qui va se dérouler en Egypte.
Pour rappel, selon les experts, une obligation verte est un emprunt émis sur le marché par une entreprise ou une entité publique auprès d’investisseurs pour lui permettre de financer ses projets contribuant à la transition écologique (énergies renouvelables, efficacité énergétique, gestion durable des déchets et de l’eau, exploitation durable des terres, transport propre et adaptation aux changements climatiques), plus particulièrement les investissements en infrastructures. Elle se distingue d’une obligation classique par un reporting détaillé sur les investissements qu’elles financent et le caractère vert des projets financés.
La toute première obligation verte a été émise par la Banque européenne d’investissement en 2007. La Banque mondiale s’est ensuite, lancée sur le marché des obligations vertes en 2008.

En 2018, en levant 14,22 millions d’euros auprès d’investisseurs internationaux pour protéger son environnement marin, l’archipel des Seychelles devient le premier pays africain à émettre une obligation verte. En août 2021, Cosmos Yopougon sera l’une des trois seules sociétés non financières africaines à émettre des obligations vertes (17,2 millions d’euros), après Acorn Holdings (Kenya) et North South Power Company (Nigeria). Cette émission constitue également la première obligation verte émise par une société ouest-africaine du secteur de l’immobilier.
Bernard Bangda