[Yaoundé, le 23 mai 2022] Le débat sur l’utilisation des énergies fossiles continue de faire rage. Plus encore depuis le déclenchement, le 24 février 2022, de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Le 23 mai 2022, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), est parti de son point de vue à la lumière de cette crise sécuritaire. Pour Fatih Birol, qui exprimait sur le sujet au Forum économique de Davos, en Suisse, « la crise énergétique déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne doit pas conduire à une dépendance accrue aux énergies fossiles ».
Le principal dirigeant de l’AIE estime que, même si le monde a besoin de combustibles fossiles à court terme, « il n’est pas question de compromettre notre avenir en utilisant la situation actuelle pour justifier certains des investissements réalisés ». Et pour cause, souligne-t-il, « cela ne fonctionne pas en termes de temps et, à mon avis, cela ne fonctionne pas non plus sur le plan moral ».
Selon l’agence de presse britannique Reuters, qui reprend les propos de Fatih Birol, « le recours aux énergies renouvelables et à l’énergie nucléaire met fin au débat sur le choix entre les pénuries et une accélération du changement climatique liée aux émissions de combustibles fossiles ».
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que l’AIE, organisme de surveillance de l’énergie basé à Paris, en France, défend sa position sur le sujet à Davos. En effet, en 2021, elle avait déjà interpellé les investisseurs sur le financement de nouveaux projets d’approvisionnement en pétrole, en gaz et en charbon. Et avait milité contre ces investissements qui, pour elle, pouvaient compromettre l’atteinte des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050.
L’AIE fait donc entendre sa voix dans un concert de positions tranchées d’abord de l’Angola dont le président estimait que les pays africains devaient résister aux pressions occidentales qui demandaient de laisser définitivement tomber les combustibles fossiles pour les énergies renouvelables. Dans le même temps, et dans le sillage du directeur de l’AIE, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), se référant aux conclusions du dernier de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur « L’état des lieux du climat dans le monde », consacrait les énergies renouvelables comme seule issue pour sortir le monde des effets néfastes du réchauffement climatique.
Bernard Bangda