Ne pas abandonner dans la précipitation l’utilisation des combustibles fossiles. Tel est le message envoyé par le président angolais à ses pairs d’Afrique. João Lourenço lançait cet appel à la mobilisation contre les pressions exercées sur les pays africains par « les étrangers » au cours d’une réunion de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO) tenue le 19 mai 2022 à Luanda, la capitale de son pays.
Pour le successeur d’Edouardo Dos Santos, les économies africaines en pâtiraient. Pas seulement. Le chef d’Etat angolais estime que « les nations occidentales sont responsables de la grande majorité des émissions de gaz à effet de serre ». Bien plus, souligne-t-il, « chaque pays a le droit de bénéficier de ses ressources naturelles, d’autant plus que plusieurs nations du continent dépendent du développement et de l’exploitation desdites ressources pour améliorer les conditions de vie de leurs populations ».
Céder aux pressions occidentales pour laisser la place à la transition énergétique reviendrait à condamner l’Afrique à ne plus jamais exploiter « plus de 125 milliards de barils de pétrole et 500 trillions de pieds cubes de gaz en Afrique ». « Dans ces conditions, poursuit le dirigeant angolais, sauver la planète signifierait laisser mourir de faim et de misère les populations des pays dont l’économie ne dépend que des revenus du pétrole. »
Ce serait alors le cas de l’Angola, le 2ème plus grand producteur de pétrole en Afrique derrière le Nigeria, avec environ 1,25 million de barils par jour, et dont l’économie dépend du brut pour environ 95 % de ses recettes d’exportation.
L’Angola ne veut pas lâcher du lest d’autant qu’en février 2022, elle a enregistré une hausse de 51,4 % de ses recettes d’exportations de pétrole brut en glissement annuel. Avec respectivement 71,57% et 7%, la Chine et l’Inde ont été les principaux acheteurs des 394,22 millions de barils acheminés au cours de cette période.
Bernard Bangda