[Ecogreen Afrik, 15 juin 2022] Le mercredi 8 juin 2022, l’Ouganda a annoncé avoir découvert des gisements aurifères, pour la plupart des gisements situés dans la région de Karamoja, dans le nord-est du pays, dont le potentiel est estimé à environ 31 millions de tonnes. Même si l’on émet quelques réserves sur les chiffres avancés, pour le porte-parole du ministère de l’Energie et du Développement minéral, Solomon Muyita, qui faisait cette annonce, « cette estimation a été faite après des travaux d’exploration menés sur les deux dernières années ».
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L’optimisme est alors de mise en Ouganda. Et pour cause, selon les autorités, « l’exploitation et le traitement de ces ressources pourraient permettre d’en tirer 320 158 tonnes d’or raffiné. » En plus, le pays compte sur ce potentiel aurifère pour attirer de gros investisseurs afin de développer son secteur aurifère, largement dominé par l’exploitation artisanale et à petite échelle (ASM). Cependant, pour s’installer, les compagnies minières devront encore mener leurs propres travaux d’exploration pour confirmer l’existence ou non de gisements économiquement viables.

La découverte de ces gisements vient quelque peu détendre le climat des affaires en ce qui concerne les activités minières en Ouganda. Surtout après les troubles liés à l’exportation occasionnés en 2021 par l’instauration des taxes sur l’exportation de l’or mal accueillies par les acteurs du marché. Selon cette décision, les négociants devaient verser respectivement 5 % et 10 % pour chaque kilogramme d’or raffiné ou non. Pour finir, le pays n’a pas exporté d’or durant le mois de juillet de cette année-là.
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Pour définitivement calmer les tensions, le Parlement a adopté une nouvelle loi minière qui ouvre la voie à la création d’une société minière publique. Il est prévu que cette nouvelle entité acquiert obligatoirement 15 % dans chaque exploitation minière du pays. Elle va également contraindre les investisseurs à signer un accord de partage de la production avec le gouvernement.
Bernard Bangda