EGA/15 octobre 2022 Dans son « Rapport Planète Vivante 2022, pour un bilan « nature » positif », qui évalue l’état de santé de la Terre, le Fonds mondial pour la nature (WWF International), en collaboration avec la Zoologic Society of London (ZSL), deux organisations internationales de conservation de la biodiversité, indique qu’il est urgent que le monde se mobilise pour un bilan « nature » positif d’ici 2030. WWF International justifie sa posture par les menaces sur les générations actuelles et futures du fait des actions de l’homme ayant provoqué une double crise du climat et de la biodiversité. « Si nous ne limitons pas le réchauffement à 1,5°C, le changement climatique deviendra la principale cause de perte de biodiversité au cours des prochaines décennies », avertissent WWF et ZSL.
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Cette « double urgence mondiale » appelle à concevoir « des indicateurs pour visualiser la vitesse et l’ampleur des changements affectant la biodiversité et leurs conséquences ». Notamment l’Indice Planète Vivante (IPV). En 2022, cette alerte précoce des tendances de l’abondance des mammifères, des poissons, des reptiles, des oiseaux et des amphibiens dans le monde, indique qu’entre 1970 et 2018, les populations d’animaux sauvages ont chuté de 69%. Avec un taux de 94%, l’Amérique latine a connu le plus grand score régional de l’abondance moyenne des populations, avec une record mondial de 83% de baisse des populations d’espèces d’eau douce malgré un suivi régulier. Selon les 89 auteurs de ce rapport, « il est urgent d’adopter de nouvelles techniques d’analyse cartographique permettant de dresser un tableau plus complet de la vitesse et de l’ampleur des changements de biodiversité et de climat, et de déterminer les lieux où la nature contribue le plus à nos vies ».

Ce qui pousse WWF International à « ne pas perdre espoir » et à « une action immédiate, pour un bilan « nature » positif, un monde « zéro émission », un avenir enfin équitable pour tous ». Le fait de savoir que « la santé de notre planète est en déclin et pourquoi » est un atout. Tout comme savoir que « nous disposons des connaissances et des moyens nécessaires pour faire face au changement climatique et à la perte de biodiversité. » Par ailleurs, souligne WWF International, « la reconnaissance historique, en juillet 2022, par l’assemblée générale des Nations unies, du droit humain à un environnement sain conforte notre conviction que la dégradation du climat, la perte de la nature, la pollution et les pandémies sont des atteintes aux droits de l’homme ». Pour inverser la courbe de la perte de biodiversité, il est alors essentiel d’établir un lien entre le commerce international et la dégradation de la nature. Mais aussi son impact sur la dégradation de la nature.
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Et pour le directeur général du WWF International, Marco Lambertini, « la 15e conférence de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15) qui va se dérouler en décembre 2022 à Montréal, au Canada, sera une occasion unique d’opter pour une approche visant un bilan « nature » positif d’ici 2030 ». Question de « stopper la dégradation de l’environnement dans le monde et construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature ».
Bernard Bangda